À deux jours de la finale des championnats du monde de League of Legends, jeu multijoueurs en ligne qui cartonne depuis son lancement en 2009, l’effervescence est palpable. Mais cette agitation ne touche pas que les amateurs d’esport : la maison Louis Vuitton a habillé des héros du jeu vidéo et même imaginé un écrin somptueux pour abriter le trophée tant convoité.
Habitué à trimballer des hordes de touristes en effusion, le monte-charge de la tour Eiffel transporte des hôtes bien différents en cette matinée du vendredi 8 novembre. Toute la presse du jeu vidéo a rendez-vous au premier étage pour assister à la conférence de presse de la finale des championnats du monde de League of Legends. Dans la salle de réception, Britanniques, Allemands, Chinois, Coréens sont si émerveillés qu’il semble difficile de tempérer leur excitation. La finale débutera dans 48 heures.
Lancé en 2009 par la société américaine Riot Games, League of Legends cartonne immédiatement et participe à la démocratisation des sports électroniques (esport) souvent décriés… voire moqués. Pourtant, ce jeu multijoueurs a engendré une véritable communauté de fans qui partagent un jargon spécifique, passent des heures en ligne et encensent les mêmes gourous : des gamers professionnels, véritable sportifs de haut niveau qui rapportent des millions de dollars à leurs équipes respectives et enterrent progressivement le cliché du geek aux mains pleines de chips. En France, l’équipe française Vitality tire son épingle du jeu suivie de près par la section esport du Paris Saint-Germain. Au nombre de 13, les ligues professionnelles sont devenues des institutions, de la LCS d’Amérique du Nord à la LCK en Corée.
Le principe du League of Legends est le suivant : deux équipes s’affrontent dans une arène virtuelle en ligne (MOBA) et chaque joueur contrôle un champion aux compétences uniques. La première équipe à détruire le bâtiment situé au cœur de la base ennemie remporte la partie. Ce dimanche, la grande finale des championnats du monde oppose les Chinois de FunPlusPhoenix et les Européens de G2. Au programme, un show dantesque dans l’enceinte de l’AccorHotelArena et un combat attendu aux quatre coins de la planète, d’autant que les Européens jouent à domicile.
Au cœur de cette effervescence, c’est une maison de luxe qui crée la surprise : il y a quelques jours, Louis Vuitton et Riot Games annoncent leur collaboration exclusive. D’abord, la maison a développé un écrin exclusif destiné à accueillir la “Summoner’s Cup”, trophée décerné aux champions du monde et considéré comme le prix le plus prestigieux de la catégorie “esport”. Ensuite, Riot Games a dévoilé de nouveaux skins – une personnalisation thématique d’un ou plusieurs personnages – ainsi qu’une collection capsule créée par Nicolas Ghesquière, directeur artistique des collections femme. Riot Games n’a pas fait dans la dentelle. La société américaine souhaite rafraichir sa marque et a monté un groupe de musique virtuel de toutes pièces, True Damage, dont le look hip-hop streetwear futuriste n’a laissé personne indifférent. Les héroïnes Qiyana et Senna arborent justement les skins Louis Vuitton. Trois autres champions, Akali, Ekko et Yasuo, complètent le groupe.
Objectif de ce coup de com’ : valoriser la France – qui organise les JO en 2024 –, en mettre plein la vue au marché asiatique et “renforcer le prestige du plus incontournable des événements League of Legends” selon Naz Aletaha, directrice des partenariats chez Riot Games. Pour information, la dernière finale d’esport en Corée comptabilise plus de cent millions vues. Quant aux billets pour dimanche, ils se sont écoulés en une quinzaine de minutes et se revendent désormais à plus de 600 euros sur Internet.