L’AFROBEAT PLUS QU’UNE MUSIQUE UN éTAT D’ESPRIT

La musique adoucit les mœurs mais également elle constitue une véritable source d’information. C’est ce qui a d’ailleurs été le déclencheur chez celui qu’on appelle le Black Président. A l’état civil, Fela Anikulapo-Kuti, le père de l’Afro Beat a mené bon nombre de combats, à travers sa musique. Il s’agit de l’Afro Beat.

Née au début des années soixante-dix à la puissance de feu d’une arme automatique, ce rythme séduit non seulement les populations africaines mais aussi un genre pratiqué sur tous les continents. Quatrième volet de la série consacrée aux grands courants musicaux d’Afrique sur RFI, c’est un symbole d’une lutte contre les injustices et pour les droits. Des années après, on constate que ce genre musical continu toujours à faire son effet. Il y a quelques jours par l’intermédiaire des réseaux sociaux, Muyiwa Kunnuji n’a pas caché sa stupéfaction, ni son plaisir quand il découvre une courte vidéo live du groupe ‘’Lagos Thugs’’. « De jeunes musiciens qui jouaient avec la même énergie comme on le faisait », ils sont dans le vrai a t’il signifier. Le trompettiste, qui a accompagné l’icône Fela s’est installé depuis six ans dans le sud de la France, où il a monté sa propre formation du nom d’Osemako.

De l’originel à l’actuel

L’afro Beat, telle que conçu et porté par son illustre compatriote, n’a donc pas disparu de la mégapole nigériane.Cette tendance est une inspiration de la pensée révolutionnaire des Black Panthers et du courant panafricaniste. « J’ai pris conscience d’une autre dimension du passé africain ».

Du jazz au Highlife, le père de l’Afrobeat avec son groupe a connu de nombreuses collaborations au niveau national qu’international. Nous pouvons citer certains membres du célèbre groupe Poly Rythmo, le camerounais Manu Dibango pour son album Home Made. Chacun apporte sa vision et les interactions avec d’autres genres musicaux se multiplient.

L’influence se retrouve jusque dans le rock occidental, en particulier sur l’album Remain in Light, du groupe américain Talking Heads, paru en 1980 et repris par la figure emblématique de la musique béninoise Angélique Kidjo, en accentuant sa dimension afrobeat, en 2017. Plusieurs d’autres collaborations d’ordre planétaire, dont le cofondateur Tony allen, Souljazz Ochestra au Canada, Kokoroko en Grande Bretagne, Oumou Sangaré et bien d’autres.

‘’Lagos ne sera jamais plus la même sans Fela’’, a chanté Tony Allen. Mais ses enfants Femi et Seun Kuti assurent bien la relève et même le petit fils du roi de l’Afro Beat.

Ulrich Gbaguidi