Le lundi 27 juin, RFM lance une semaine «spéciale Michael Jackson» ! A cette occasion, la rédaction de RFM.fr vous propose de découvrir 5 anecdotes que vous ignorez certainement à propos du King of Pop.
1. Pour chaque album, il écrivait une centaine de chansons
On ne devient pas l’une si ce n’est la plus grande star de tous les temps sans un minimum de travail. Pour Michael Jackson, c’était plutôt sans un maximum de travail. En effet, le King of Pop donnait jusqu’à la dernière goutte d’énergie pour chacun de ses albums, écrivant pas moins d’une centaine de chansons, pour à la fin n’en retenir qu’une quinzaine. On parle même d’un record de 120 chansons écrites et composées pour Invisible (2001) !
2. Il n’est pas l’inventeur du fameux Moonwalk
Certes, il ne l’a jamais prétendu. Mais Michael Jackson n’a pas inventé le célébrissime pas de danse, se contentant de le populariser (et de quelle manière). Celui-ci proviendrait d’un mime et acteur français décédé en 1991, Etienne Decroux. Il aurait inspiré le mime Marceau ainsi que Bill Bailey sur lesquels Michael aurait calqué son pas flotté en arrière.
3. Smooth Criminal inspirée des … cours de secourisme !
Ne vous-êtes vous jamais demandé pourquoi Michael Jackson s’évertuait à répéter indéfiniment «Annie are you okay ? Are you okay Annie ?» dans le tube Smooth Criminal (1987) ? En fait, cette chanson est inspirée des cours de secourisme, durant lesquels les volontaires s’entrainent à prodiguer les premiers soins sur un mannequin. Et devinez comment s’appelle ce dernier… ? Resusci Annie ! La question «Are you okay ?» (‘ça va ?’, en Français) étant la première à poser à la personne en danger.
4. Il s’est inspiré de Go Home de son ami Stevie Wonder pour le fameux «Go on girl!» dans The Way You Make Me Feel
Stevie Wonder fût l’un des plus grands amis du King of Pop. Au détour d’une interview confidences, l’auteur-compositeur et interprète d’I just call to say I love you (1984) révêle une longue discussion qu’il a eu avec Michael dans un ascenseur : «Une fois, Michael et moi prenions l’ascenseur ensemble, et j’étais en train de lui chanter The Way You Make Me Feel. On a commencé à faire des aller-retour avec l’ascenseur, et je lui ai dit combien j’aimais la partie où il chante “Go on, girl”. Michael m’a alors dit qu’il l’avais pris de ma chanson Go Home, ce qui m’a fait plaisir».
5. Michael et Janet Jackson, une seule et même personne ?
Au début des années 1990, une rumeur circule avec insistance, prétendant que Michael Jackson et sa petite soeur Janet n’étaient en fait … qu’une seule et même personne ! Un ragot des plus fous qui a logiquement été démenti lors de la cérémonie des Grammy Awards en 1993, lorsque Janet a remis à sa star de frère le Grammy Award Legend.
6. Bad devait à la base être interprétée en duo avec … Prince !
Et oui, le tube interplanétaire Bad (1987)était à l’origine prévu pour être interprété en duo avec Prince, qui a pris place aux côtés de Michael dans l’orchestre du paradis le 21 avril 2016. Le ‘Minnesotan’ l’avait révélé dans une interview donnée en 1997, confiant à l’acteur Chris Rock qu’il avait refusé la collaboration en raison de la première ligne du titre : «Your butt is mine» (“Ton c** est à moi”, en Français).
7. Il s’est fait raccrocher au nez par … Ne-Yo !
Pour son album come-back qu’il préparait à la fin des années 2000 (et qui ne sortira finalement jamais, la star décédant en 2009), Michael Jackson souhaitait s’entourer des artistes les plus populaires et talentueux du moment. Entre autres, Akon, Will.I.Am ou encore Ne-Yo. Ce dernier confiait une anecdote plutôt croustillante à ce propos, peu après le décès du King of Pop : «Il y a à peu près deux ans, Michael m’a appelé sur mon portable, et je lui ai raccroché au nez, parce que je pensais à une blague. Michael n’appelle pas votre p***** de portable. Quelques minutes plus tard, il a rappelé, et je me suis dit “Oh, merde”. Je lui ai menti et je lui ai dit que je passais sous un tunnel et que la communication avait été coupée».
Michael Jackson est considéré comme l’un des plus grandes stars de tous les temps. Avec des tubes intergénérationnels et intemporels comme Beat it, Thriller ou We Are The World, le King of Pop a conquis la planète entière et vendu plus d’un milliard d’albums. A l’occasion des 7 ans de sa mort (le 25 juin), RFM lui rend hommage avec une semaine spéciale du 27 juin au 1er juillet.
Invité d’honneur du festival européen du film fantastique de Strasbourg, le réalisateur du clip de Thriller, des Blues Brothers et d’Un Prince à New York raconte à BFMTV sa carrière et ses relations mouvementées avec Michael Jackson et Eddie Murphy.
John Landis aime raconter des histoires. Il y a quarante ans, en 1978, il en a raconté une bien bonne: Animal House. Enorme succès à sa sortie, cette comédie graveleuse menée par John Belushi, alors star de l’émission satirique Saturday Night Live, est depuis régulièrement citée comme un des meilleurs films américains.
Son influence a perduré jusqu’à aujourd’hui, inspirant notamment American Pie, Retour à la fac avec Will Ferrell et les productions de Judd Apatow. Invité d’honneur du 11e festival européen du film fantastique de Strasbourg, où il a reçu un prix pour l’ensemble de sa carrière, John Landis se montre modeste:
“Mon boulot en tant que réalisateur est de faire le film. Votre rôle en tant que journaliste et critique est de l’interpréter. Cela ne veut pas dire que vos idées sont fausses, mais que ce n’est pas à moi de les commenter. Je suis d’accord pour dire que le film a eu une grande influence, mais je ne pense pas que j’ai inventé quelque chose de génial. Il y a toujours eu des comédies géniales. Animal House était pour moi une comédie d’université. Buster Keaton en a fait avant, tout comme Harry Lloyd, les Marx Brothers, Laurel et Hardy… Personne n’est meilleur qu’eux.”
Michael Jackson en IMAX
Après le succès d’Animal House, John Landis a pourtant régné une dizaine d’années sur la comédie américaine, offrant à John Belushi, Dan Aykroyd, Eddie Murphy ou encore Steve Martin leurs meilleurs rôles dans des classiques instantanés comme Les Blues Brothers, Un fauteuil pour deux, Trois Amigos! et Un prince à New York.
Élevé par les cartoons, les séries télévisées et les films de monstres, John Landis raconte dans chacun de ses films comment la fiction guide nos vies. Cette thématique apparaît aussi bien dans Trois Amigos!, où des acteurs de western doivent affronter de véritables bandits, que dans Thriller, le célèbre clip de Michael Jackson qui ressort le 21 septembre aux Etats-Unis et au Canada en IMAX 3D.
“On a fait toute la conversion en 3D et on a remixé les pistes audio. Maintenant, c’est en Surround, en Atmos, c’est incroyable. Si vous le voyez en IMAX, vous allez voir, c’est encore mieux que l’original. Et le son est terrifiant. J’en suis très heureux, mais je n’ai pas le contrôle de la distribution, malheureusement.” Cette nouvelle version sortira-t-elle un jour en France? “Un jour…”, répond Landis. “Les voies des ayants droit de Michael Jackson sont impénétrables.”
“Des crises d’épilepsie, des orgasmes”
Si John Landis préfère laisser son œuvre parler d’elle-même, il se montre beaucoup plus volubile lorsqu’il s’agit d’évoquer le souvenir des personnalités qu’il a eu la chance de croiser au cours de sa carrière. C’est le cas de Michael Jackson, qu’il a souvent comparé en interview au Christ:
“C’était pour expliquer comment les gens réagissaient en le voyant. Après Thriller, c’était incroyable. Les gens le voyaient et avaient des crises d’épilepsie ou des orgasmes ou tombaient dans les pommes. C’était comme être avec le Messie. Vous traîniez avec Michael et soudain 12.000 personnes accouraient en criant. C’était complètement fou.”
A cette époque, en 1983, Michael Jackson était “jeune, heureux, enjoué”, se souvient John Landis. “Sur Thriller, c’était très clair que Michael travaillait pour moi. On s’est beaucoup amusés sur ce tournage. Regardez le making of Thriller, c’est très proche de la réalité”. Lorsqu’il a retrouvé huit ans plus tard le King of Pop pour Black or White, tout avait changé:
“C’était beaucoup plus étrange”, confirme-t-il. “Il avait fait des trucs bizarres à son visage. C’était triste. Michael était beau. Regardez la couverture d’Off the Wall! Il s’est mutilé! C’est évidemment de la haine de soi. C’était déprimant. Il était entouré par des gens de merde. Je n’aime pas beaucoup sa famille. Je détestais son père – qui me le rendait bien! C’était un enfant battu. Son père lui foutait des raclées. Ce n’était pas quelqu’un de bien. Sur Black or White, j’étais là pour protéger Michael. Il voulait faire des choses qui étaient juste trop bizarres. Il voulait – et il l’a fait plus tard d’ailleurs – construire cette énorme statue de lui. Je lui ai dit: ‘Tu te prends pour Mussolini? C’est quoi ces conneries?’ Il avait des idées tordues.”
L’homme aux 1000 anecdotes
John Landis pourrait passer des heures à raconter ses anecdotes. Mémoire vivante d’Hollywood, où il a commencé à traîner dès le plus jeune âge, il a eu une vie plus mouvementée que l’épopée de Joliet et Elwood Blues pour sauver de la fermeture l’orphelinat catholique qui les a élevés. Il a ainsi été coursier à la 20h Century Fox, cascadeur en Europe dans des westerns spaghettis, a participé à la réalisation d’un film d’action avec Clint Eastwood. Il a aussi déjeuné pendant trois ans très régulièrement avec Alfred Hitchcock.
Les histoires de John Landis ne sont pas toujours truculentes. Et elles finissent souvent mal. Sur le tournage d’un de ses films, La Quatrième dimension, trois acteurs sont morts. Lorsqu’on l’interroge sur Carrie Fischer, l’interprète de la princesse Leia qu’il a dirigée dans Les Blues Brothers, la discussion prend une tournure insoupçonnée:
“Elle était très drôle et très intelligente. Je l’aimais beaucoup. Pendant le film, elle est tombée amoureuse de Dan Aykroyd. Ils étaient même fiancés! Plus tard, elle est devenue schizophrène. La dernière fois que je l’ai vue était très étrange. Elle était très déprimée et recevait un traitement par électrochocs. Cela l’aidait, mais elle perdait un peu la mémoire. La dernière fois que je l’ai vue, elle n’avait plus aucune idée de qui j’étais. C’était un ou deux ans avant sa mort.”
“Eddie Murphy était jaloux de Denzel Washington”
Son histoire avec Eddie Murphy est moins tragique, mais raconte aussi bien comment l’industrie hollywoodienne peut broyer ceux qu’elle célèbre. Ensemble, ils ont réalisé Un fauteuil pour deux, Un prince à New York et Le Flic de Beverly Hills 3. Entre le premier et le dernier film, “Eddie avait complètement changé”, indique John Landis.
Sur le tournage d’Un Prince à New York, le jeune homme “plein d’énergie et d’enthousiasme” d’Un fauteuil pour deux était devenu “étrange, toujours entouré par des gars, il était tout le temps énervé”, se rappelle le cinéaste, avant de préciser: “mais je dois dire c’était un plaisir de travailler avec lui. On a fait beaucoup d’improvisations et on a obtenu beaucoup de choses très drôles. Il est très bien dans ce film. Il joue un vrai prince charmant – ce qui est très différent du véritable Eddie”. Les deux hommes se brouillent malgré tout sur le tournage. Ils se retrouvent en 1994 sur Le Flic de Beverly Hills 3. L’ambiance avait bien changé. Et l’envie de rire avait disparu.
“A cause de la grève des scénaristes, on ne pouvait pas retravailler le scénario – et il n’était vraiment pas bon. Je me suis dit que l’on pourrait le rendre drôle, comme ça avait déjà été le cas pour le premier film qui n’avait pas un très bon script. Malheureusement, Eddie n’avait pas envie de faire ça. Quand on a commencé le tournage, il a dit qu’il voulait être une star de films d’action. Il voulait courir, tirer, donner des coups… Il était en réalité jaloux de Denzel Washington, de Sam Jackson, de Wesley Snipes et de tous ces gars qui faisaient des films d’action.”
Depuis, l’acteur est principalement apparu dans La Famille Foldingue, Shrek et Norbit. Des films où il joue de multiples rôles et se donne la réplique à lui-même. Il prépare désormais son grand retour dans Dolemite, biopic du comique méconnu Rudy Ray Moore: “J’ai l’intuition que ça va être très drôle. C’est un rôle parfait pour Eddie”, s’enthousiasme John Landis, ravi de voir son ancien poulain revenir sur le devant de la scène.
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Lui n’est pas pressé de faire son grand retour. Depuis Le Flic de Beverly Hills 3, il n’a réalisé que quatre films, quatre fours, dont Les Stupides, un film pour enfants dont il est particulièrement fier. Il a des projets, mais ne veut pas en parler. Pour l’heure, John Landis préfère raconter ses anecdotes.
1) Des techniques d’enregistrement plutôt “spéciales”
Lors de l’enregistrement de l’album, l’ingénieur du son Bruce Swedien va se montrer assez créatif et proposer certaines techniques plutôt originales. Ainsi pour le passage “Don’t Think Twice” du second couplet du titre “Billie Jean“, Jackson chantera à travers un tube en carton d’un mètre et demi.
2) Une source d’inspiration inattendue
Le titre “Beat It” a été inspiré par le tube “My Sharona” du groupe The Knack. Le producteur Quincy Jones souhaitait ainsi sortir un “My Sharona” en version “black”.
3) Le comédien Vincent Price a été sous-payé pour sa contribution
Vincent Price a été payé la plus que modique somme de 1000 dollars pour sa contribution vocale dans le titre “Thriller”. C’est en effet lui le narrateur à la voix effrayante qui ajoute cette petite touche très particulière à ce classique. Suite à l’énorme succès du morceau, Price essayera, en vain, de contacter Michael Jackson pour demander une rémunération un peu plus juste…
4) “Billie Jean” a failli tuer Jackson
Dans son autobiographie, Jackson explique que le titre “Billie Jean” a failli le tuer. Un jour, alors qu’il roulait dans sa Rolls-Royce durant une pause après une session d’enregistrement, le chanteur était tellement obsédé par son nouveau titre “Billie Jean” qu’il n’a pas vu que l’arrière de sa voiture avait pris feu. C’est un jeune motard qui l’a prévenu et lui a permis d’éviter le pire.
5) Jackson a admis avoir piqué des idées à Hall & Oates
Lorsqu’il rencontrera le musicien Daryl Hall pour l’enregistrement du titre “We Are The World” en 1985, Michael Jackson avouera à ce dernier avoir piqué quelques idées dans le tube “I Can’t Go For That (No Can Do)” d’Hall & Oates pour écrire “Billie Jean”.
6) 200 à 300 titres différents envisagés pour l’album
Le compositeur/arrangeur Rod Temperton avait envisagé 200 à 300 titres différents pour l’album. Alors que le choix définitif semblait se porter sur “Midnight Man“, Temperton aura une véritable révélation lors d’une nuit agitée. Le mot “Thriller” lui apparaîtra comme s’il s’agissait d’une véritable prophétie.
7) La réalisation du clip de Thriller a coûté 500.000 dollars
Contrairement à des rumeurs qui ont circulé à l’époque, et qui évoquaient des coûts de production de 800.000 voire 1 million de dollars, le clip de “Thriller” n’a coûté “que” 500.000 dollars.
Le roi du Sanwi, royaume au sud-est de la Côte d’Ivoire, où eu lieu la cérémonie d’intronisation de Michael Jackson en tant que prince, lors de sa visite en 1992. © Amandine Réaux
Au centre de la petite ville de Krindjabo trône un cerisier centenaire, protégé par une bande blanche : “C’est l’arbre sacré qu’on appelle le Krindja, les femmes qui ont leurs menstrues ne peuvent pas s’asseoir dessous”, explique Olivier Kattie, porte-parole du roi du Sanwi, un royaume au sud-est de la Côte d’Ivoire. C’est ici qu’a eu lieu la cérémonie d’intronisation de Michael Jackson en tant que prince, lors de sa visite en 1992.
L’histoire est assez méconnue. À la recherche de ses origines, le “roi de la pop” fait des tests ADN. L’afro-descendant découvre que ses ancêtres, vendus comme esclaves pour rejoindre les États-Unis, sont nés à Krindjabo, une ville appartenant au royaume prospère du Sanwi, surnommé le “berceau de la Côte d’Ivoire”.
Le Krindja, l’arbre sacré, au pied duquel a eu lieu la cérémonie d’intronisation du “prince” Michael Jackson en 1992. / Amandine Réaux
Michael Jackson organise alors son pèlerinage. Patrick Aka, conseiller du roi Amon N’Douffou V, n’en revient toujours pas :
Nous étions en réunion quand nous avons appris qu’un Américain noir allait venir ici, pour nous ça ressemblait à une blague !
Le poids de l’histoire resurgit et les retrouvailles avec ses cousins éloignés émeuvent. “Il y avait des vieilles, aujourd’hui décédées, qui ont pleuré, tout le monde avait les larmes aux yeux. Cette famille a été déportée jusqu’aux États-Unis, c’était quand même dur”, ajoute Patrick Aka.
Visite éclair
Mais Michael Jackson ne passe qu’une demi-heure sur place. Si bien que le convoi du chanteur croise au retour des habitants des villes voisines qui marchaient jusqu’à Krindjabo pour le rencontrer.
Malgré cela, sa visite laisse un souvenir impérissable, comme en témoigne la photo de la cérémonie encore accrochée dans le salon du roi.
Inspirés par l’interprète de Thriller, d’autres afro-descendants ont eux aussi voulu retrouver leurs ancêtres. Ces dernières années, un millier d’entre eux se sont rendus dans le Sanwi par l’intermédiaire de l’agence ivoirienne de voyage Frih Agency, dont une trentaine début juin.
La mort brutale de la star à 50 ans après une surdose médicamenteuse, le 25 juin 2009, est un choc à Krindjabo. Le royaume entre même en contact avec l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire pour demander le rapatriement du corps. Sans succès.
Il organise néanmoins des funérailles, auxquelles assistent “une partie de la famille de Michael Jackson ainsi que des Noirs américains”, se rappelle Blaise Nda, porte-canne à la cour royale et fan du chanteur.
Conformément aux traditions princières, l’emplacement de sa tombe est gardé secret, mais le roi projette de construire une stèle pour “tous ceux qui veulent faire un pèlerinage, le 25 juin ou le reste de l’année”, précise Olivier Kattie. “C’est vrai que comme c’est un grand artiste, on pourrait croire à du bluff, mais chacun a des origines et les siennes sont à Krindjabo !” sourit-il.
Attraction touristique
26 ans après, la visite de Michael Jackson reste marquante. Elle constitue aussi une attraction touristique pour Krindjabo, qui a gagné en visibilité et reçu des dons. Les accusations de pédophilie, qui ont récemment refait surface avec le documentaire Leaving Neverland (HBO), n’ont pas écorné son image.
Michael Jackson entouré d’orphelins et d’enfants abandonnés à l’hôtel Intercontinental d’Abidjan, le 16 février 1992. © AFP / Issouf Sanogo
“Nous ne sommes pas au courant”, balaye Blaise Nda. Jacqueline Kadjo, mal à l’aise, reconnaît qu’elle “n’aime pas trop [se] prononcer sur ce sujet”. Issue de l’une des familles les plus prospères du Sanwi, l’Ivoirienne de 44 ans, dit ne “pas croire à tout cela, les gens disaient beaucoup de mensonges sur lui”.
Même son de cloche chez le porte-parole du roi du Sanwi, Olivier Kattie :
Ce sont des accusations gratuites et méchantes pour le dénigrer. Quand on veut salir une personne, on peut dire tout ce qu’on veut contre elle. Même si c’était vrai, et qu’il était vivant, on lui aurait fait des remarques. Il sait très bien que c’est un péché. Mais c’est notre frère, on ne le rejettera jamais.
A l’occasion des dix ans de sa mort, ce mardi, Jacqueline Kadjo organise une soirée dans son restaurant avec une playlist spéciale et peut-être des imitations. Deborah, serveuse de 25 ans, “apprécie beaucoup sa musique”. “Ça fait danser”, dit-elle.
Le roi prévoit, lui, une réunion privée avec la famille du chanteur. Une cérémonie traditionnelle lors de laquelle “il fera des libations en versant de la boisson à terre pour que Michael Jackson continue de reposer en paix”, fait savoir Olivier Kattie.
Et si les cheveux de Michael Jackson n’avaient jamais pris feu le 27 janvier 1984 lors du tournage d’une publicité pour une marque de soda ? Le roi de la pop aurait-il été aussi obsédé par son physique par la suite ? Aurait-il été Pharrell Williams avant l’heure ? Serait-il devenu le Dieu de la pop ? Ou au contraire s’il avait été brûlé encore plus gravement, serait-il revenu casqué à la Daft Punk ? Vous avez écrit la suite de cette histoire et c’est une contribution anonyme que nous avons sélectionnée.
Prochaine proposition d’uchronie vendredi 29 mai. Et en attendant regardez la série interactive diffusée par France Télévisions et Libération.
«C’est marrant.» Michael Joseph Jackson a 25 ans et son album Thriller, sorti deux ans plus tôt, continue de ravager les charts, de bouleverser l’industrie musicale. Il finit d’instaurer sa légende. Depuis son enfance, quand il était la star des Jackson 5, le visage de l’artiste a bien changé. Pas sa voix, toujours aussi aigüe quand il s’adresse à son staff, encore plus quand il s’adresse à des femmes. La timidité est son vilain défaut. «C’est marrant», répète Michael, pointant du bout du sparadrap blanc qui orne son index droit une casquette de baseball, posée sur une table, dans le bureau. Son chorégraphe vient de se prendre de passion pour les New York Yankees, et a profité de la pause déjeuner de ce second jour de tournage pour aller s’acheter ce couvre-chef, qu’il compte bien porter lors du prochain match.
Michael Jackson a touché un très joli chèque pour être la vedette de la prochaine campagne de pub Pepsi. Frank, son agent, n’était pas tellement d’accord, mais comme il était absent lors de la réunion de négociation et que la fameuse marque de soda avait dépêché sa plus intimidante représentante, Michael n’avait su dire non. Il avait même signé tout de suite. «Je l’aime bien celui-là», continue celui que l’on appelle le roi de la pop, de la soul et du rock n’ roll. Travis, le chorégraphe, ne peut que lui proposer d’essayer la casquette. Michael plaque ses cheveux et les dissimule sous le chapeau. Puis, lorsque Jackson le retire, sa coupe afro se reforme naturellement. L’effet est improbable et dévastateur. Travis a le même sentiment qu’avant le tournage de Billie Jean. Ça va faire un carton. Il faut essayer. Jackson la portera en haut des escaliers, et l’enlèvera en bas, après le déclenchement des pyrotechniques.
«Action.» La musique explose dans les basses, Michael entame son playback : il n’a pas voulu écrire de nouvelle chanson pour une simple pub, la production a tout juste réussi à lui imposer un changement de paroles. Un mouvement de cuisse, une main qui accroche son entrejambe. Tout se passe bien. Le feu d’artifice, qui devait se déclencher deux secondes après le passage de la star, se déclenche effectivement après son passage. Mais une seconde trot tôt. La tête de Jackson prend feu. Les assistants deviennent fou. Michael n’a rien remarqué. Travis sait que la chorégraphie prévoit que son protégé enlèvera la casquette dans quatre secondes. «Pas de panique !!! Continue de filmer», hurle-t-il au réalisateur, retenant par le bras un gamin muni d’un extincteur. Pendant ce temps, Michael saisit la visière, effectue un moonwalk de trois pas, tourne sur lui-même et balance au loin la casquette. Sa crinière afro est libérée, il saisit son entrejambe et hurle : « AAaaouwww ». Les mêmes frissons qui parcourront le monde saisissent l’équipe de tournage.
La pub Pepsi est un succès planétaire. La foule demande à l’artiste, pendant les concerts, de reproduire ce miracle. Pour satisfaire ses fans, Jackson emploie les meilleurs créateurs d’effets spéciaux du cinéma. Sur scène, il porte une casquette spéciale et une laque sensée protéger ses cheveux du feu. Une petite piscine gonflable en plastique, remplie d’eau, est installée derrière les rideaux. A Londres, quatre ans après le succès de la pub, le subterfuge impressionne toujours autant. Au point d’éclipser parfois les performances vocales du Bad world tour. Ce soir-là, Michael Jackson est perturbé : la princesse Diana n’a pas daigné venir. L’absence est délibérée. Lors du final, le clou du spectacle, il garde sa casquette deux secondes de trop. Ses cheveux prennent feu, le haut de son visage aussi. La scène est immense. Il court en direction du bassin d’eau, il court, encore, mais pas assez vite. Ses blessures, profondes, le feront souffrir jusqu’à la fin de ses jours. Diana est à ses côtés le soir même, à l’hôpital. Elle pardonne à Jackson son infidélité et sa courte romance avec Madonna, née sur le tournage de « Pepsi 2 – 1985 ». L’ancienne princesse mourra en 2004, dans un Neverland qu’elle a reconstruit à son image.
2005. Le roi de la pop, usé par les multiples tournées, les allers-retours à l’hôpital pour soigner ce visage qui refuse de cicatriser complètement, est accusé de pédophilie. Et sa femme n’est plus là pour le soutenir… Quatre ans après la sortie d‘Invincible, son dernier album, sa carrière est à l’arrêt. Succédant aux succès Off The Wall, Thriller et Mighty Diana (la fameuse trilogie Quincy Jones), Dangerous, HiStory et ce dernier opus ont presque déçu. Invincible a confirmé l’essoufflement du roi. Dans une Amérique en guerre contre le monde entier, encore traumatisée par les attentats du 11 septembre, le message pacifiste, presque naïf, de Michael Jackson ne passe plus. Il n’y a qu’en Angleterre que son aura demeure : la maladie de Diana et la chanson Save the Peace avaient convaincu les Anglais de ne pas envahir l’Irak, un an plus tôt. Les frais d’avocats sont immenses. La presse rude, veut en finir avec cet homme qui a brisé des décennies d’amitiés entre le Royaume-Uni et les USA. Mais l’artiste est lavé de tous soupçons. Après un des procès les plus médiatiques au monde.
Seulement, tout cela a siphonné les dernières forces de Jackson. Celles qu’il gardait pour supporter les brûlures qui le défigurent. Exposé, humilié, son addiction aux anti-douleurs révélée, son inconstance émotionnelle dévoilée… Le chanteur est moralement atteint. Il fuit la honte et son pays pour le Qatar avec ses deux enfants. Des années de dépenses et d’errances : voyages, antidouleurs, opérations du visage, achats d’oeuvres d’art, d’avions de ligne, kinés et chirurgiens…
Les finances du roi de la pop sont épuisées. Tout comme lui. La réédition de Thriller, avec des chanteurs contemporains essentiellement médiocres (Will.I.am, Fergie, Akon,…), a fait un flop. Son apparition au World Music Awards de Londres, en 2008, a laissé une impression de malaise. Hagard, très certainement drogué par ses médicaments, le haut du visage masqué par une casquette, Michael Jackson, ou plutôt son ombre, n’a même pas réussi à se souvenir des paroles de Save the Peace. Il voudrait tout arrêter, malgré la promesse qu’il avait faite à Diana sur son lit de mort : «N’arrête jamais de chanter, de danser, de faire des concerts, de faire rêver le monde…», lui avait dit son épouse. Pour combler ses énormes dettes, il envisage très sérieusement d’accepter la proposition indécente que lui fait un fonds de pension américain depuis deux ans. quarante concerts à Londres. Pendant un an. Contre un effacement de son ardoise. Les négociations s’engagent. Ardues.
Quand Michael Jackson convoque les journalistes, au cours du mois de mars 2009, cela fait déjà deux mois qu’il s’entraîne comme un diable. Il chante jour et nuit, danse nuit et jour et pense à la promesse qu’il a faite à l’amour de sa vie, à la mère de ses deux enfants. Ce matin de mars, sa décision est prise. Le monde entier s’arrête. Jackson arrive avec sa casquette vissée sur la tête, mais avec deux heures de retard. Les fans attendent une tournée depuis sept ans. Le fonds de pension a déjà dépêché sur place un taxi, afin de signer le deal, pour de bon, après la conférence de presse. Vu l’engouement mondial autour de l’événement, le négociateur a pour ordre d’inscrire dans le contrat toutes les conditions voulues par la star. Même les plus folles. Même la clause exigeant d’offrir à chaque représentation 300 places gratuites à des fans venant du monde entier.
«Ça y est», s’exclame la star, devant l’effrayant mur mouvant, composé de flashs d’appareils photos. «J’ai fait mon choix.» Michael Jackson s’arrête quelques secondes, durant lesquelles il ferme les yeux, apercevant le visage de celle qu’il aime toujours et de celle qui a failli tout foutre en l’air, absolument tout. C’est d’ailleurs cette dernière qui a, une fois encore, poussé Michael à trahir Diana. C’est en voyant Madonna se trémousser difficilement, pathétiquement, aux côtés d’un jeune chanteur de 18 ans, qu’il a «fait son choix». Qu’il a compris. Les plus belles carrières sont celles qui s’arrêtent à temps. D’autant plus qu’il n’est pas du tout en bonne santé. Ses médecins, ses assureurs, ses amis, le fonds de pension ont beau dire ce qu’ils veulent. Les souffrances physiques, c’est lui qui les vit au quotidien. Et elles augmentent. Ses jambes, elle ralentissent. Depuis trop longtemps déjà. Le cancer, déclenché voilà deux ans, progresse. Pas question de gaspiller encore l’aura qui colle à sa légende, pour finir comme elle, qui a failli tout lui faire perdre et qui perd aujourd’hui tout, jusqu’à sa dignité, pour vendre encore quelques albums ratés. «J’ai décidé d’arrêter ma carrière», lance Michael Jackson, devant des fans interloqués puis éplorés. «Merci pour toutes ces années , durant lesquelles vous m’avez tous tant apporté. Merci à mes fans. Merci à mes amis. Merci à mes enfants, que j’aime plus que tout. Merci à toi, Diana, qui me regarde de là-haut. Je t’aimerai pour toujours. Merci, et nous nous verrons dans une autre vie.» Jackson fait demi-tour, disparaît derrière les rideaux rouges, alors que derrière lui, la lumière s’estompe. Les rois, eux aussi, préfèrent se cacher pour mourir.
CONTENUS SPONSORISÉS
Le 29 août 1958 à Gary dans l’Indiana, naissait Michael Jackson. 63 ans plus tard, The King of Pop, disparu en juin 2009, est toujours dans les mémoires. Son moonwalk a influencé la danse, ses tubes et clips ont marqué à jamais l’histoire de la pop. Il est éternel. Hommage à la légende en 5 performances mythiques.
Les 25 ans du label Motown, le 25 mars 1983
Une prestation ancrée l’histoire de la pop, et de la danse. Michael Jackson interprète son mythique Billie Jean durant la soirée télévisée donnée à Los Angeles en l’honneur des 25 ans du label américain Motown. Quand soudain, la pop star effectue un pas de danse spectaculaire, une glissade en arrière héritée du mime Marceau et James Brown. Le premier moonwalk du King, devenu signature, entre dans la légende ce soir-là.
La mi-temps du Superbowl, le 31 janvier 1993
Sûrement, la meilleure performance du King of Pop, qui durant 13 min a enflammé le Rose Bowl Stadium à Pasadena à coups de pas de danse mythiques rythmés par ses titres culte Jam, Billie Jean, Black & White et Heal the World. Première star internationale à se produire durant la mi-temps du show sportif, Michael Jackson a ainsi montré à la voie à de nombreux autres chanteurs qui ont fait et font du concert du Superbowl un moment spectaculaire (Beyoncé, Stevie Wonder, U2, les Rolling Stones, Prince, Madonna…)
Les MTV Video Music Awards, le 7 septembre 1995
Michael Jackson électrise la cérémonie des VMA à New York le temps d’un medley mémorable. La star remporte ce soir-là trois prix pour Scream (Best Choreography in a Video, Best Dance Video, Best Art Direction in a Video), en duo avec sa sœur Janet. Une cérémonie qu’il domine en maître en raflant de nombreux prix à chaque édition. Son souvenir marquant ? Le prix Video Vanguard Award qu’il remporte en 1988 pour l’ensemble de sa carrière et sa contribution au monde de la musique, et qui est renommé en 1991, en son honneur, le Michael Jackson Vanguard Award.
La tournée HIStory, de septembre 1996 à octobre 1997
HIStory World Tour, c’est le style Michael Jackson incarné dans une seule et même tournée. Costumes futuristes clinquants, chorégraphies mythiques, florilège de tubes mémorables, fans déchaînés, scénographie spectaculaire… Le King of Pop conquiert les plus belles villes du monde des cinq continents et prouve de concerts en concerts qu’il est un show man, toujours inégalé. C’est la tournée qui a attiré le plus de spectateurs dans sa carrière, et c’est surtout sa toute dernière.
- You Are Not Alone à Munich, le 6 juillet 1997
Lors du HIStory World Tour, Michael Jackson interprète sa balade You Are Not Alone et invite sur la scène une de ses fans, comme à chaque concert. L’heureuse élue, une Française dénommée Solène, se précipite sur la star et le couvre de baisers pendant quelques minutes. Un moment tendre et intense immorta