1 – Achetez des vêtements de grande qualité, qui durent
On dit souvent que pour consommer des vêtements écologiques, il faut se tourner vers des marques spécifiques, produisant des tissus à partir de matières recyclées ou d’innovantes fibres de bambou. On dit parfois qu’il faut éviter certains types de cotons ou certaines laines, privilégier des fibres comme le lyocell ou le lin… Mais en réalité, ce n’est pas forcément le plus important pour consommer une mode plus écologique et responsable.
En effet, les analyses de cycle de vie menées sur les vêtements montrent que le déterminant principal de l’impact environnemental de nos vêtements est… leur durée de vie. Évidemment, certains types de tissus ou de traitement sont plus écologiques que d’autres : la laine ou le coton bio sont par exemple généralement beaucoup plus écologique que les matières synthétiques, qui nécessitent souvent des carburants fossiles de grandes quantités d’énergie pour leur transformation. Mais entre deux vêtements, l’un supposé être écolo et l’autre plus classique, ce qui va le plus influencer son impact environnemental c’est le temps que vous gardez ce vêtement en bon état pour pouvoir le porter. Un t-shirt en lin bio peut ainsi être moins écolo qu’un t-shirt en coton conventionnel si vous gardez le second 5 ans sans l’abimer alors que le premier ne vous tiendra que 2-3 ans.
Le premier facteur de l’impact environnemental de la mode, c’est donc la qualité. Si vous achetez des produits de qualité, faits avec des matières résistantes et des finitions correctes, vous en changerez moins souvent et tout cela réduit considérablement l’impact de vos achats “mode”. Pour des vêtements écolo, achetez moins, mais misez sur des produits de qualité qui coûteront nécessairement plus cher. Un pull en laine merinos avec une maille de qualité vaut mieux qu’un pull en mélange de laine et de matières synthétiques, mal tissé, qui ne tiendra pas. De bonnes chaussures en cuir, avec une semelle en cousu goodyear ou en cousu norvégien, plus résistants, que vous garderez 8 ou 10 ans, valent mieux en termes environnementaux que des chaussures en matières recyclées ou en cuir végétal avec une semelle cousue qui seront inutilisables au bout d’1 ou 2 ans de port.
De plus, les marques qui proposent des produits textiles de qualité offrent souvent des conditions de travail correctes.
2– Apprenez à entretenir vos vêtements correctement pour les garder plus longtemps
Pour les mêmes raisons, il faut aussi apprendre à utiliser et entretenir ses vêtements correctement.
Deux raisons à cela : d’abord, évidemment, cela augmente la durée de vie de vos vêtements. Si vous passez vos mailles en laine à la machine à laver à 60 degrés avec séchage, vous risquez de ne pas les garder longtemps. Il faut donc apprendre à lire les étiquettes pour programmer vos lavages correctement : certaines choses se lavent à la main ou doivent être amenées au pressing, d’autres peuvent se laver à froid et certaines choses à chaud. Mais l’entretien c’est aussi la façon dont on porte un vêtement. Les chaussures par exemple ne doivent pas en théorie être portées tous les jours. Les chaussures en cuir notamment durent beaucoup plus longtemps si on laisse la matière respirer entre deux ports, et que l’on préserve leur forme grâce à des embauchoirs. Il faut aussi savoir entretenir la matière : nettoyer et cirer le cuir, faire sécher correctement vos vêtements, réparer les petits dégâts qui peuvent les abimer avant que cela ne devienne trop grave.
Deuxième raison : le gros des impacts environnementaux a lieu sur la phase d’usage d’un vêtement. Les analyses de cycle de vie ont montré qu’à durée de vie équivalente, la part la plus importante des impacts environnementaux (émissions de CO2, consommations d’énergie, eutrophisation) ont lieu sur la phase d’usage, notamment à cause du lavage. À chaque fois que l’on lave un vêtement, c’est de l’énergie utilisée pour chauffer l’eau, des produits de lavage, de l’énergie pour alimenter la machine… Si l’on utilise le séchage, c’est encore pire. Et si l’on repasse, c’est encore de l’énergie. Pour réduire son impact environnemental, il faut donc surtout apprendre à laver moins. Cela veut dire moins salir, mais aussi, encore une fois, entretenir ! La plupart des pantalons n’ont pas besoin d’être lavés à chaque port, surtout s’ils sont pendus et aérés régulièrement entre les ports. Idem pour les pulls et autres vêtements “lourds”. L’entretien c’est aussi savoir réparer un vêtement plutôt que le jeter. Énormément de petits dégâts peuvent être corrigés sur un vêtement : une maille tirée, un trou, une couture un peu déchirée. On peut aussi réajuster des vêtements trop grands et même sur certains pantalons les agrandir. Plutôt que de jeter un vêtement qui ne vous va plus ou qui a été abimé, pensez à regarder si vous ne pouvez pas le faire réparer d’abord !
Et puis, on peut aussi choisir des produits de lavage plus écologiques !
3– Utiliser des vêtements de seconde main : réutiliser, revendre, échanger
Enfin, une bonne manière d’améliorer l’impact environnemental de vos vêtements tout en profitant parfois des nouveautés est d’utiliser les circuits de seconde main. Si vous vous lassez de vos vêtements, tentez de les revendre pour qu’ils aient une seconde vie, plutôt que de les jeter ou de les garder pour rien dans vos placards. Et de votre côté, vous pouvez aussi acheter des vêtements d’occasion, qui sont souvent en excellent état.
Ainsi, cela évite de racheter de nouveaux vêtements et incite à aller vers un modèle plus vertueux, où l’on consomme moins, mais mieux. Bien sûr, ces 3 conseils ne sont pas forcément faciles à mettre en oeuvre, notamment quand les moyens financiers sont limités. Mais c’est aussi un investissement positif à terme sur le plan financier : il vaut mieux acheter une paire de chaussure de qualité qui dure des années que des sneakers médiocres qu’il faudra racheter au bout de 6 mois. Choisir des basiques de qualité est une habitude à prendre, mais elle rapporte sur le long terme, et elle permet de mieux s’habiller, pour moins cher et en respectant la planète.
À terme, tous ces conseils pourraient influencer le marché et aider à passer de fast-fashion à la “slow-fashion”, une mode qui mise plus sur la qualité de produits basiques et intemporels que sur des produits basse qualité renouvelée tous les ans. Car c’est là que se joue le plus l’impact environnemental de la mode.